Le programme spatial ExoMars, conçu en partenariat avec l’ESA et la Roscosmos, l’agence spatiale ruse, semble compromis : bien que les objectifs se poursuivent, le contexte géo-politique et les décisions des différents gouvernements menacent de rompre la mission, en raison du conflit intervenant en Ukraine et impliquant la Russie.
“Nous déplorons les pertes humaines et les conséquences tragiques de la guerre en Ukraine. Nous accordons la priorité absolue à la prise de décisions appropriées, non seulement dans l’intérêt de notre personnel impliqué dans les programmes, mais dans le plein respect de nos valeurs européennes, qui ont toujours fondamentalement façonné notre approche de la coopération internationale” est-il souligné tout en ajoutant rompre la “coopération” avec la Russie : “nous mettons pleinement en œuvre les sanctions imposées à la Russie par nos États membres. Nous évaluons les conséquences sur chacun de nos programmes en cours menés en coopération avec l’agence spatiale étatique russe Roscosmos et alignons nos décisions sur les décisions de nos États membres en étroite coordination avec des partenaires industriels et internationaux (notamment avec la NASA sur la Station Spatiale Internationale ) […] Concernant la poursuite du programme ExoMars, les sanctions et le contexte plus large rendent un lancement en 2022 très improbable. Le directeur général de l’ESA analysera toutes les options et préparera une décision formelle sur la voie à suivre par les États membres de l’ESA. L’ESA continue de suivre la situation en contact étroit avec ses États membres“.
Pour rappel, ExoMars se compose du TGO (Trace Gas Orbiter) ExoMars pour la partie russe, un orbiteur déployé depuis le 14 Mars 2016 autour de Mars et l’atterrisseur Schiaparelli (ExoMars DM), pour la partie européenne et dont le crash sur la planète rouge, en Octobre 2016, a mis un terme à ce dispositif initié (lancement) également le 14 Mars 2016. Pour la partie mobile, un rover nommé Rosalind Franklin (qui reprendra les mêmes fonctions, forage compris, que Perseverance) devait être déployé sur Mars en 2018 mais, en raison de la COVID-19, le lancement a été repoussé en 2022. A cela, s’ajouterait une plate-forme d’atterrissage multi-fonctions (instruments), sur laquelle le rover viendra se poser : nommée Kazatchok, elle a été conçu en partenariat avec l’ESA (Thales Alenia Space) et Roscosmos… A suivre !
Source : ESA – 28 Février 2022 – Mission ExoMars : lancement “improbable” + sanctions spatiales à l’encontre de la Russie.